Tamás Deutsch, lors de cette première organisée par la délégation bruxelloise de la Fondation Polgári Magyarországért [« Pour une Hongrie bourgeoise/citoyenne » – n.d.t.] et par l’Association politique et culturelle Magyar Hullám [« Vague Hongroise »], a rappelé que les rues de Budapest, sur les ordres de Ferenc Gyurcsány, ont alors été le théâtre de violences policières illégales et massives, destinées à briser le mouvement de protestation soulevé par les mensonges de l’ancien Premier ministre et à intimider ceux qui osaient protester contre son gouvernement de gauche.
Il voit un crime politique imprescriptible dans le fait que, sur un ordre politique donné de façon préméditée et la tête froide, « des bottes de policiers dégoulinant littéralement de sang ont piétiné l’état de droit en Hongrie », chose qui – souligne-t-il – constituait une déclaration de guerre contre les normes les plus élémentaires de la démocratie et de l’état de droit.
Deutsch a affirmé qu’il est notoire que tous les principaux partis de la gauche hongroise constituent des forces postcommunistes : le parti qui a succédé au MSZMP [« Parti Ouvrier Socialiste Hongrois » – n.d.t.], parti communiste de János Kádár, de Ferenc Münnich, de Béla Biszku et d’Antal Apró, responsable de la répression sanglante de la Révolution de 1956 et des rétorsions brutales qui ont suivi cette tentative de libération nationale, ainsi que les parti-successeurs du parti-successeur du MSZMP, et les organisations politiques issues de ces partis-successeurs.
Les partis-successeurs du parti communiste – affirme-t-il –, constituant depuis le changement de régime le principal corps d’armée de la gauche hongroise, ne sont pas en mesure de digérer l’héritage de 1956. En effet, cet héritage de la Révolution de 1956 remet en cause la légitimité politique démocratique des partis-successeurs de celui qui s’est rendu coupable de la répression, de cette gauche hongroise constituée de forces postcommunistes. D’un point de vue politique, la gauche hongroise postcommuniste n’a jamais été capable de s’identifier à 1956, et n’a même jamais eu la moindre intention d’assumer les crimes historiques qu’ont représenté les représailles lancées après 1956.