Les considérations d’état de droit doivent être appliquées de façon unitaire á toutes les institutions. Aucun corps doté de pouvoirs ne peut s’y dérober. C’est ainsi qu’ont été introduits (entre autres) dans la législation communautaire les principes d’état de droit, de droits fondamentaux, qui protègent les citoyens de l’arbitraire législatif, y compris au niveau des institutions de l’Union : c’est l’objectif de la Charte des droits fondamentaux. L’Union n’étant pas un État, mais un organisme fonctionnant en vertu d’un contrat spécial, elle n’a jusqu’á présent pas été en mesure de satisfaire totalement aux exigences de la démocratie et de l’état de droit, et – dans la mesure où certaines conditions pré-requises lui font défaut –, d’un certain point de vue, elle ne sera d’ailleurs jamais en mesure d’y satisfaire pleinement. De tous les éléments de légitimation démocratique de l’Union, la composante la plus importante et la plus forte, la pierre angulaire de la démocratie européenne, sa garantie de dernier recours reste l’élection libre, au scrutin majoritaire, des assemblées législatives des États membres. Au bout de plusieurs décennies d’existence, le Parlement européen, comme institution pseudo-représentative, reste incapable de compenser efficacement le déficit démocratique sui generis de l’Union, la faiblesse de sa légitimité démocratique interne.