Discours de Viktor Orbán à l’occasion du 65ème anniversaire de l'insurrection de 1956

Retrouvez l'intégralité du discours de Viktor Orbán prononcé lors de la grande marche de soutien au gouvernement

Forrás: VisegradPost2021. 10. 25. 19:12
VéleményhírlevélJobban mondva - heti véleményhírlevél - ahol a hét kiemelt témáihoz fűzött személyes gondolatok összeérnek, részletek itt.

Hongrie - Le 23 octobre, la Hongrie commémore l'insurrection de 1956, qui a marqué l'histoire nationale et européenne contemporaine. Jour férié, c'est depuis une dizaine d'année une date à la connotation politique marquée, et chaque parti a coutume de rassembler ses soutiens pour des cérémonies de commémoration et des discours publics.

La résistance au soviétisme et le combat pour la liberté ont pris avec le temps une tournure de mystique nationale dont chaque parti se veut, à sa façon, se faire l'héritier. Le gouvernement hongrois a organisé une immense marche de soutien, sous l'étiquette désormais traditionnelle de « marche de la paix » (békemenet). Près d'un demi-million de Hongrois ont défilé à travers Budapest pour finir par écouter le discours de Viktor Orbán retranscrit ci-dessous. L'opposition unie a peinée à réunir plus de 4 000 sympathisants, malgré d'importants moyens déployés pour son événement réunissant toutes les figures de l'alliance. Enfin, la modeste troisième force du pays se lançant dans les élections, le parti nationaliste Mi Hazánk, a réuni quelques 2 000 personnes au fameux Corvin köz, où les combats les plus rudes se sont déroulés en 56.

Pour le Fidesz, le parti de Viktor Orbán, la gauche est l'héritière des communistes et l'événement, dans le contexte de campagne électorale, a également été marqué par le souvenir de la brutale répression policière du gouvernement socialiste de 2006 - dirigé par Ferenc Gyurcsány, éminence grise de l'opposition hongroise. Le mot d'ordre pour les partisans de l'homme fort de Budapest : plus jamais la gauche. Pour l'alliance du front anti-Orbán, le système bâti depuis 11 ans par l'actuel Premier ministre est semblable au communisme ; ils dénoncent le règne du parti unique, la corruption, et appellent de leurs vœux une Hongrie mieux intégrée dans l'Union européenne. Enfin, pour les nationalistes, qui comptaient parmi eux le vétéran de 56 András Pongratz, il est évident qu'ils sont les véritables héritiers des combattants du communisme, adoptant un ton plus martial que le Fidesz dans leur dénonciation de la gauche.

--

Traduction du discours complet de Viktor Orbán, tenu le 23 octobre 2021 à Budapest devant ses sympathisants :

Bonjour aux Hongrois ! Bonjour aux Polonais ! Bonjour aux Italiens !

Je salue chaleureusement le peuple de la liberté dans la capitale de la Nation. Cela fait longtemps que nous ne nous sommes pas rencontrés. Nous avons beaucoup de choses à nous dire cet après-midi. Mais tout d’abord, souvenons-nous. Souvenons-nous des journées d’il y a 65 ans, et de l’après-midi d’il y a 15 ans. Le lieu de notre réunion n’est pas habituel. Il y a quinze ans, en cet instant, ici-même, au croisement des avenues Andrássy et Bajcsy-Zsilinszky, le passé et le présent se toisaient en chiens de faïence. Il y a quinze ans, les jeunes communistes ont fait du 23 octobre un 4 novembre [23 octobre : premier jour de la Révolution de 1956 ; 4 novembre : déclenchement de la répression soviétique, ndt]. D’un côté, les grenades lacrymogènes, les balles en caoutchouc, les matraques télescopiques, les uniformes sans numéro d’identification et les canons à eau. De l’autre côté, la Nation bernée et humiliée, qui devait entendre une nouvelle fois, cinquante ans après, qu’on lui avait « menti matin, midi et soir » [Allusion aux propos tenus par le Premier ministre socialiste Ferenc Gyurcsány dans son discours adressé aux cadres de son parti le 26 mai 2006, et qui a fuité en septembre de la même année, ndt]. D’un côté, un pouvoir frauduleusement acquis par « cent et cent trucs » [Autre citation des propos de F. Gyurcsány dans le même discours, ndt], s’accrochant bec et ongles, et de l’autre côté une population exaspérée, alignée derrière les larges calicots appelant à la liberté.

Il y a, dans la vie des nations, des moments où tout d’un coup tout le monde se dit : « c’est assez ! cela ne peut plus continuer ainsi ». Il faut décider, et notre décision montre qui nous sommes en vérité. Une nation tout entière révèle sa véritable valeur. Elle se tait ou elle proteste, elle se résigne ou elle se révolte, elle détourne le regard ou elle se redresse, elle fait le chien battu ou elle monte au combat. L’on ne peut pas se défausser, parce qu’une voix supérieure se fait entendre et nous met devant nos responsabilités : il faut être d’un côté, ou de l’autre. Nous, les Hongrois, nous avons pris la bonne décision. Nous avons protesté, nous nous sommes redressés, nous nous sommes révoltés et nous avons combattu. La liberté contre l’esclavage, l’indépendance contre l’occupation, les patriotes hongrois au lieu des communistes. Nous commémorons ce jour prodigieux où nous, les Hongrois, nous sommes montré à nous-mêmes et avons montré au monde et à nos ennemis qui nous étions en vérité. Nous commémorons ce jour où nous ne nous sommes pas demandé si Dieu était avec nous, mais si nous étions avec Dieu. Une force incommensurable nous a envahis, et les piliers porteurs du pouvoir communiste ont tremblé. Nous commémorons l’instant qui vivra à jamais dans la mémoire des nations libres du monde. En un clin d’œil, la Nation des Hongrois s’est retrouvée, et le nom de Hongrois a retrouvé sa beauté, sa dignité et sa grandeur de toujours. Nous commémorons l’instant où le cardinal et l’ouvrier tourneur, les académiciens et les gars de Budapest, l’archiduc et le partisan devenu ministre de la Défense voulaient tous la même chose. Cette osmose qui, par-delà le rideau de fer qui séparait les membres de la Nation, a pénétré les assemblées d’étudiants de Transylvanie et les cellules des prisons de Szamosújvár [Gherla, en Roumanie, où des Hongrois étaient emprisonnés, ndt]. Mansfeld, Wittner, Szabó, Pongrátz, Nagy et Mindszenty [Héros et victimes de la Révolution de 1956, ndt]. Nous les regardons, mais c’est une nation que nous voyons. Une fière Nation hongroise, à laquelle nous appartenons tous. Gloire aux héros !

C’est à cette Hongrie-là que s’en est pris la nouvelle génération des communistes, à nouveau en 2006. Ils ont accédé au pouvoir au prix de mensonges. Ils ont étourdi le peuple avec des promesses de réductions d’impôts, après quoi ils les ont augmentés. Accès à l’hôpital et aux soins tarifés, prix de l’énergie astronomiques. Ils ont supprimé le treizième mois de retraite ainsi que les aides aux familles. De connivence avec le monde bancaire international, ils ont attiré des centaines de milliers de ménages dans le piège de l’endettement en devises. Ils ont bradé le pays, ils ont tout vendu aux étrangers : l’aéroport, les compagnies de distribution d’énergie, les entreprises de services publics. Et après avoir pillé tout le pays, ils l’ont mené à la faillite et nous ont attaché au cou la laisse du FMI. Voilà pour toi, infortuné Hongrois ! Et quand nous avons élevé la voix, ils ont répondu à coups de grenades lacrymogènes, de balles en caoutchouc et de charges à cheval. Ils ont fait éborgner les gens, ils ont matraqué des femmes et des personnes âgées sans défense. Ici même où nous nous trouvons aujourd’hui, c’est le sang et les larmes qui ont jonché les rues de Budapest il y a quinze ans. Et tout cela s’est produit le jour du cinquantième anniversaire de la Révolution de 1956, au vu du monde entier. Je le dis lentement, pour que tout le monde comprenne : nous ne l’oublierons jamais !

L’humour de notre capitale, Mesdames et Messieurs, nous apprend que ce n’est pas quand il y en a des raisons qu’il faut se vexer, mais quand cela en vaut la peine. Nous aussi, nous avons attendu le moment propice. Nous avons attendu quatre longues années, patiemment, prêts à intervenir, pour obtenir réparation. Et le Bon Dieu s’est montré juste : ils ont reçu en punition ce que nous avons reçu en récompense : une victoire électorale qui nous a assuré les deux tiers des sièges au Parlement. Nous nous sommes rassemblés comme en 1956, et nous avons balayé la Hongrie socialiste. En 1956, Ernő Gerő [Premier secrétaire du parti communiste au moment du déclenchement de la Révolution. Exfiltré à Moscou par les Soviétiques le 29 octobre, ndt] et ses comparses ont pris leurs jambes à leur cou et se sont réfugiés à Moscou. En 2006, nous n’avons pas eu cette chance. Les socialistes et leur dirigeant nous sont restés sur le dos. Ce dirigeant est resté, et depuis ce moment il continue d’errer parmi nous, et de hanter la vie publique comme le fantôme du Parlement.

Pour obtenir réparation, il suffit d’un instant de griserie, mais il a fallu des années pour réparer les dévastations de la gauche. C’est une chance infinie que pendant tout ce temps la Nation soit restée unie, et que grâce à la mobilisation des ouvriers, des ingénieurs, des agriculteurs, des petits et grands entrepreneurs, des scientifiques, des enseignants, des soignants et des médecins il ait été possible de déblayer les ruines. Nous avons remis la Hongrie sur pied. Nous avons créé un million de nouveaux emplois. Nous nous sommes débarrassés de l’endettement en devises, nous avons cassé les impôts et nous en sommes arrivés au point où, l’année prochaine, le salaire minimum sera plus élevé que ne l’était le salaire moyen à l’époque des socialistes. Nous avons repris le contrôle des compagnies de distribution d’énergie, des banques et des médias, et nous avons augmenté de moitié la fortune nationale. Nous avons taxé les entreprises multinationales, nous avons défendu les ménages, et nous avons réduit le prix de l’énergie au niveau le plus bas de toute l’Europe. La Hongrie est aujourd’hui assez forte pour honorer à la fois les jeunes et les vieux. Nous remettons en place le treizième mois de retraite, et l’année prochaine les jeunes vivant de leur travail seront exemptés d’impôts. Quant aux familles élevant des enfants, elles récupéreront les impôts qu’elles ont payé cette année. Nous vivons dans notre propre monde de Hongrois, nous menons notre propre vie de Hongrois, et nous avons une Constitution qui garantit que l’on ne pourra plus jamais nous faire ce que l’on nous a fait en 1956 et en 2006. Nous avons dépassé les frontières qui séparent les membres de notre Nation et nous avons réunifié les Hongrois. Il a fallu plusieurs millions de petites mains et de volontés convergentes pour y arriver : la volonté et les petites mains de ceux qui ont cru dans la force de la fraternité et de l’union. Gloire et reconnaissance à eux. Il est vrai aussi qu’il n’est pas plus mal que nous ayons eu un gouvernement solide et prompt à l’action…

N’oublions pas non plus, Mesdames et Messieurs, que lorsque nous avons cassé les prix de l’énergie, lorsque nous avons scalpé les superprofits des multinationales et lorsque nous avons renvoyé le FMI dans ses foyers, l’Union européenne tout entière nous est tombée dessus. Et elle nous est tombée dessus également lorsque nous avons arrêté les migrants, érigé notre clôture et défendu nos frontières. Des dizaines de chefs de gouvernement ont crié haro sur la Hongrie. Nous, nous sommes toujours là. Mais eux, qui se souvient encore d’eux, ne serait-ce que de leur nom ? C’est là une vieille chanson. Tout comme en 1849, en 1920, en 1945 et en 1956, les sommités européennes veulent, de nouveau, décider de nous par-dessus notre tête, et sans nous. Ils se sont juré de faire de nous des Européens, des « sensibilisés » et des libéraux, devions-nous en crever. Bruxelles parle et se conduit aujourd’hui avec nous et avec les Polonais comme il est d’usage de le faire avec des ennemis. Cela nous inspire un sentiment de déjà-vu : l’air de la doctrine Brejnev souffle sur l’Europe. Il serait temps que l’on comprenne, à Bruxelles aussi, que les communistes n’ont pas davantage trouvé leur bonheur avec nous. Nous sommes le grain de sable dans l’engrenage, le bâton dans la roue, l’épine dans le pied. Nous sommes le David que Goliath a intérêt à ne pas rencontrer. Nous sommes ceux qui, en 1956, en ont eu assez du communisme mondial, et c’est nous qui avons descellé la première brique du mur de Berlin. Aujourd’hui aussi, nous tenons sous l’orage, et nous ne disons qu’une chose : les Hongrois n’ont pas raison, ils auront raison. Et puisque jamais deux sans trois, après les prix de l’énergie et les migrants [Sujets sur lesquels des référendums ont été organisés en Hongrie, ndt], nous aurons raison une troisième fois encore : il y aura un référendum [Allusion au référendum annoncé sur la protection de l’enfance, ndt], et nous défendrons également nos enfants. La Hongrie sera le premier pays d’Europe où la propagande agressive LGBTQ se trouvera arrêtée aux portes de l’école.

Ne maradjon le a Magyar Nemzet legjobb írásairól, olvassa őket minden nap!

Google News
A legfrissebb hírekért kövess minket az Magyar Nemzet Google News oldalán is!

Portfóliónk minőségi tartalmat jelent minden olvasó számára. Egyedülálló elérést, országos lefedettséget és változatos megjelenési lehetőséget biztosít. Folyamatosan keressük az új irányokat és fejlődési lehetőségeket. Ez jövőnk záloga.