Hongrie - Le 23 octobre, la Hongrie commémore l'insurrection de 1956, qui a marqué l'histoire nationale et européenne contemporaine. Jour férié, c'est depuis une dizaine d'année une date à la connotation politique marquée, et chaque parti a coutume de rassembler ses soutiens pour des cérémonies de commémoration et des discours publics.
La résistance au soviétisme et le combat pour la liberté ont pris avec le temps une tournure de mystique nationale dont chaque parti se veut, à sa façon, se faire l'héritier. Le gouvernement hongrois a organisé une immense marche de soutien, sous l'étiquette désormais traditionnelle de « marche de la paix » (békemenet). Près d'un demi-million de Hongrois ont défilé à travers Budapest pour finir par écouter le discours de Viktor Orbán retranscrit ci-dessous. L'opposition unie a peinée à réunir plus de 4 000 sympathisants, malgré d'importants moyens déployés pour son événement réunissant toutes les figures de l'alliance. Enfin, la modeste troisième force du pays se lançant dans les élections, le parti nationaliste Mi Hazánk, a réuni quelques 2 000 personnes au fameux Corvin köz, où les combats les plus rudes se sont déroulés en 56.
Pour le Fidesz, le parti de Viktor Orbán, la gauche est l'héritière des communistes et l'événement, dans le contexte de campagne électorale, a également été marqué par le souvenir de la brutale répression policière du gouvernement socialiste de 2006 - dirigé par Ferenc Gyurcsány, éminence grise de l'opposition hongroise. Le mot d'ordre pour les partisans de l'homme fort de Budapest : plus jamais la gauche. Pour l'alliance du front anti-Orbán, le système bâti depuis 11 ans par l'actuel Premier ministre est semblable au communisme ; ils dénoncent le règne du parti unique, la corruption, et appellent de leurs vœux une Hongrie mieux intégrée dans l'Union européenne. Enfin, pour les nationalistes, qui comptaient parmi eux le vétéran de 56 András Pongratz, il est évident qu'ils sont les véritables héritiers des combattants du communisme, adoptant un ton plus martial que le Fidesz dans leur dénonciation de la gauche.