Le portail électronique Bennfentes.net a publié le dimanche 18 juillet une première vidéo, suivie d’une seconde le lendemain, qui promettaient de grandes révélations – mais tout ce qu’on a alors appris, c’est qu’une personnalité de la gauche hongroise et son entourage auraient touché des aides de l’UE à hauteur de plusieurs milliards de forints. Ensuite, un article publié mardi par le même site a révélé que cette personnalité n’est autre que Katalin Cseh, eurodéputée du parti Momentum.
Madame Cseh a été, de 2013 à 2018, gérante d’une entreprise du domaine de l’imprimerie, la SARL Pannónia Nyomda Kft. C’est son père Tibor Cseh, lui aussi homme politique, qui a fondé cette entreprise en 2010. Au cours de ces mêmes années, Pannónia Nyomda a participé aux appels à candidature pour l’obtention de subventions européennes : plus de 68 millions de forints alloués pour le développement d’une technologie holographique. Plus tard, cette même entreprise a encore reçu 217 millions de forints au titre du « développement d’un langage informatique de description spatiale holographique et d’une imprimante numérique holographique ».
L’article déroule le fil des liens d’affaire de Pannónia Nyomda. Son adresse, telle qu’elle figure dans le dossier de la subvention de 68 millions de forints précédemment évoquée, est aussi celle à laquelle ont été domiciliées, simultanément, les sociétés NOVA-INN Kft, Mondat Kft et Holotech Hungary Kft – sociétés qui ont d’ailleurs, elles aussi, fait ample moisson de subventions européennes : 200 millions de forints pour NOVA-INN, presque 500 millions (depuis 2004) pour Mondat, et 1,75 milliards de forints d’aides de l’UE pour Holotech. En incluant les chiffres afférents à son prédécesseur légal, la société Holotech a encaissé un total de 3,73 milliards d’aides. Pour peu qu’on y ajoute les 63 millions versés à Uniotech Kft, ce réseau d’entreprises de l’imprimerie s’est fait parachuter un total de presque 4,8 milliards de forints d’aides de l’UE.
Mercredi, le site PestiSrácok.hu a publié un texte assez long, cherchant à offrir une présentation synthétique de ces interconnexions compliquées. Il présente l’esquisse d’un réseau complexe, dont les centres ont été et restent basés à Vác et à Szirák : les sièges et sites des sociétés impliquées dans ces transactions sont tous domiciliés aux mêmes adresses, situées sur le territoire de ces deux municipalités. Toutes ces sociétés ont déménagé ensemble, se sont transformées ensemble et ont déposé ensemble leurs candidatures aux octrois de subventions. PestiSrácok a aussi révélé l’existence de liens personnels.