C’est en 2022 que nous sommes entrés dans la troisième décennie du XXIe siècle. Dès le début de la première décennie de ce nouveau siècle, en 2002, une compréhension imparfaite des limites de l’autonomie hongroise nous avait conduit à quitter le chemin qui constitue, du point de vue des intérêts nationaux, le droit chemin. L’alternance gouvernementale qui a alors eu lieu a débouché sur un changement de cap qui était une erreur, et dont nous avons payé le prix historique, sous la forme d’abord d’une grave crise intérieure, puis de l’échec de la gestion de la crise financière de 2008/2009.
Les années 2010, en revanche, nous ont ramenés dans une bonne direction, et nous ont permis de bien négocier certains virages. Après la brillante réussite du « petit âge des réformes » de 2010–2013, cependant, nous avons cru qu’il n’était plus nécessaire de prolonger cet effort par un « grand âge des réformes ». Alors même que nous voyions dans l’État le plus puissant des moteurs de la réforme, nous n’avons pas rendue effective la réforme du fonctionnement de l’État.
En 2020, la troisième décennie de notre siècle a fait irruption dans nos vies sous la forme d’une crise complexe. Notre gestion de crise a été efficace, mais l’inflation est revenue, et nous nous sommes heurtés à la guerre russo-ukrainienne. Nous soupçonnions déjà que la décennie allait être difficile – surtout le segment s’étendant jusqu’en 2026 –, mais nous manquons encore d’un plan pouvant nous mener à la réussite. Ce serait une erreur historique que de penser qu’il suffit de rester sur notre trajectoire, en continuant à appliquer les méthodes qui nous ont permis de sortir gagnants de la deuxième décennie et de gérer de façon efficace la crise de 2020–2021. Cela ne suffirait plus à nous garantir la réussite, qui consistera pour nous à atteindre le niveau de développement moyen de l’UE d’ici à 2030.
Pour mettre au point le nouveau plan de la Hongrie, il convient de trouver d’abord notre propre réponse à la question suivante : vers où nous mènent les années 2020 ?