– L’une des priorités de la présidence hongroise du Conseil de l’Europe sera de faire avancer la défense des minorité nationales. Concrètement, à quelle sorte de soutien les hongrois du Bassin des Carpates vivant au-delà de nos frontières actuelles, par exemple, peuvent-ils s’attendre ?
– Le Conseil de l’Europe est l’une des organisations européennes les plus importantes quand il s’agit de garantir les droits des minorités nationales. Après le rejet par la Commission du Minority SafePack (initiative citoyenne européenne en faveur de la défense des minorités autochtones – n.d.l.r.), nous avons décidé de tenter de mettre à profit cette présidence hongroise en vue de promouvoir, dans le cadre du Conseil de l’Europe, les droits des minorités nationales, afin d’offrir un soutien marqué aux communautés hongroises vivant au-delà de nos frontières actuelles. On ne peut pas envisager de politique étrangère hongroise sans une politique de la nation hongroise. Nous allons organiser quatre conférences consacrées à ce sujet : deux en Hongrie et deux à Strasbourg. Leur objectif sera d’inventorier les diverses situations observables en Europe dans le domaine du respect des droits des minorités nationales. D’autre part, nous nous demanderons aussi comment il serait possible d’avancer dans ce domaine, étant donné que le Conseil de l’Europe a aussi un rôle normatif.
– Parmi les minorités hongroises, ce sont probablement les hongrois de Subcarpatie qui ont le plus besoin d’aide, étant donné que le pouvoir ukrainien a porté atteinte à ses droits linguistiques, et que les autorités d’Etat briment systématiquement les hongrois et leurs leaders, tandis que ces derniers sont aussi victimes des menaces d’organisations nationalistes. A votre avis, dans l’avenir immédiat, la relation magyaro-ukrainienne a-t-elle des chances de sortir de l’ornière – ce qui améliorerait aussi la situation des hongrois de Subcarpatie ?
– Il est vrai que depuis septembre 2017 – moment de l’adoption par le Parlement ukrainien de la loi sur l’enseignement – nous avons observé un recul des droits des minorités nationales dans divers domaines – et notamment de leurs droits linguistiques et éducatifs. Il est de l’intérêt du gouvernement hongrois, comme de celui de la communauté de Subcarpatie, de trouver avec l’Ukraine un accord ou un autre en vue de rétablir ces droits, car,
si le pouvoir central venait à faire pression dans encore plus de domaines sur cette minorité, ses représentants et ses institutions éducatives, elle pourrait très vite se trouver dans l’impasse.