Tertio, on notera que Schwab, sur le site Project Syndicate (qui, par un pur hasard, se trouve être une publication électronique appartenant à George Soros) insiste sur l’idée que la mise en œuvre de la Grande Réinitialisation n’impose de définir aucune nouvelle idéologie, mais qu’il suffit « de prendre simplement des mesures pragmatiques en vue de construire un monde plus résilient, plus solidaire et plus durable ». Dans mon interprétation, cela signifie qu’ils n’estiment pas avoir besoin d’une autre idéologie que le bon vieux néolibéralisme, mais juste d’une variante « nouvelle vague », socio-communiste (ou plus exactement : néocommuniste), de ce dernier, c’est-à-dire de la création d’un libéralisme communiste (à ce point de la réflexion, nous autres Hongrois pourrions nous souvenir de ce pauvre Attila József, notre grand poète qui en 1936 écrivait : « Tu peux chanter [à ton enfant] une nouvelle berceuse / Celle du communisme fasciste »). Et, après acceptation universelle et obligatoire du libéralisme socio-communiste, tout ce qui restera à faire, c’est la gestion des problèmes et des crises technico-technologico-écologiques, c’est-à-dire un pragmatisme qu’on pourrait aussi considérer comme un réchauffé de cette thèse de « fin de l’histoire » qui avait fait la renommée – aujourd’hui un peu racornie – d’un certain Fukuyama. Voire de Marx, dont l’idée du communisme était que les problèmes du monde seraient un jour résolus, après quoi chacun recevrait selon ses besoins, et s’adonnerait à la chasse et à la pêche, ou s’activerait, si cela lui chante, dans la critique de la critique. Tous seront égaux, et tous seront heureux.