Éva Harangozó: C’est en tant que membre de la Commission LIBE que vous venez en visite à Budapest, et nous nous parlons au soir du premier jour de cette visite. À plusieurs reprises, vous avez souligné que tout ce que vous cherchez, c’est la justice, et que vous souhaitez seulement vous faire une idée réaliste de la situation en Hongrie. Que vouliez-vous dire par là ?
Nicolas Bay: J’ai voulu prendre personnellement connaissance de ces dossiers : de ces prétendues violations de l’état de droit, censées justifier les accusations portées contre la Hongrie. Parmi ces accusations, j’aimerais mentionner celles qui portent sur la réforme de la justice, ou encore concernant le manque prétendu de pluralisme médiatique. Tout à l’heure, je me promenais dans les rues de Budapest, et j’ai vu des journaux de différentes sensibilités politiques qui sont diffusés, publiés librement ; on voit donc bien que le pluralisme médiatique existe, et que ces accusations ne sont pas fondées. Plus récemment, les accusations ont porté sur les droits des LGBT qui seraient menacés, alors que, simplement, le gouvernement veut défendre les familles, encourager la natalité, et ne veut pas laisser la propagande LGBT atteindre les enfants. C’est un choix politique, parfaitement légitime, conforme à l’intérêt général, et qui ne relève pas du tout de la compétence de l’Union européenne. Tous ces prétextes servent à punir le gouvernement hongrois, parce qu’il est trop conservateur, parce qu’il a rejeté le principe des quotas de migrants, et qu’il a osé rappeler que l’accueil des migrants est une compétence nationale, et non une prérogative de l’Union.
Éva Harangozó: Quelles observations ramenez-vous de ce premier jour d’enquête ?
Nicolas Bay: Mercredi après-midi, j’ai eu une réunion qui m’a permis de poser des questions à diverses ONG, or, en quatre heures d’audition, pas une seule de ces associations n’a été capable de citer un seul exemple précis, factuel, d’atteinte à l’état de droit : pas une seule association n’a été dissoute ; pas un seul journal n’a été interdit de publication ; pas une seule manifestation n’a été empêchée. On voit donc bien que ces accusations d’atteinte à l’état de droit sont vides. Ce sont des accusation floues, qui servent simplement de prétexte à une campagne politique contre le gouvernement hongrois.