Un ancien directeur de la fondation Soros : si ce ne sont pas nos amis qui gouvernent, c’est que le pays fonctionne mal

La rédaction de Magyar Nemzet a reçu, en provenance d’une adresse électronique inconnue, un paquet de documents d’une longueur inhabituelle ; nous en publions ici de nouveaux extraits. Dans les articles précédents de cette série, nous montrions, à travers des entretiens par Skype réalisés, d’une part, avec l’un des anciens dirigeants de la fondation Soros, d’autre part avec un journaliste hongrois, comment la Hongrie et la Pologne sont victimes d’une campagne entachée de partialité et fondée sur des arguments controuvés, ou encore comment des journalistes étrangers mal informés et influencés par les ONG donnent de notre pays une image distordue. Le présent article revient à l’ancien directeur de la fondation Soros, Andrej Nosko, qui reconnaît l’existence d’une politique des « deux poids, deux mesures » : si le Premier ministre de la Hongrie était socialiste, il serait confronté à une tout autre attitude, aussi bien de la part d’une presse dominée par les journalistes de gauche libérale que de la part de l’Union européenne.

2022. 02. 07. 17:28
Andrej Nosko Forrás: Facebook/Andrej Nosko
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« C’est une réalité des plus simples : le personnel des médias est principalement constitué de gens de gauche libérale. Cela est dû à ce que j’appellerais un biais de recrutement » affirme, pour caractériser la situation actuelle de la presse internationale, Andrej Nosko, qui était jusqu’en 2018 l’un des directeurs des Open Society Foundations de la galaxie Soros, prenant finalement la tête de l’un des départements de la fondation, et qui connaît donc de l’intérieur, dans toute son ampleur, l’effet de distorsion de la réalité dont sont capables la politique, la presse internationale et les ONG (Organisations Non-Gouvernementales).

Dans cet entretien avec Nosko, l’intervieweur – que nous n’avons pas réussi à identifier – demande à ce dernier :

« Ce type de partialité des médias – le fait qu’ils consacrent des degrés d’attention très inégaux, par exemple à la Hongrie d’une part et d’autre part à la Roumanie – est-il le fait des partis ? »

Pour cet ancien directeur de la fondation Soros, la réponse est un oui franc et massif : « C’est un comportement de tribu et de meute des plus normaux. Ils sont tous issus du même groupe, et ne se condamneront jamais entre eux. »

Il considère que, si le Premier ministre hongrois était socialiste, il serait confronté à une tout autre attitude, aussi bien de la part de la presse que de la part de l’Union européenne.

Il cite alors en exemple le gouvernement du Premier ministre slovaque Robert Fico et la forte popularité dont il jouissait, ajoutant que c’est pendant cette période qu’a eu lieu l’assassinat du journaliste d’investigation Ján Kuciak. « Fico a fait bien pire que le Premier ministre hongrois. » Nosko évoque aussi le cas dans lequel une socialiste slovaque critiquait la loi hongroise sur les médias : « Je me suis bien amusé – un amusement assez pervers, vous ne m’en tiendrez pas rigueur –, quand le député socialiste slovaque Monika Benová s’en est prise à la loi hongroise sur les médias, après avoir voté dans son propre pays une loi bien plus restrictive que celle des Hongrois. Et Benová a tout de même eu l’effronterie de critiquer la loi hongroise, qui n’imposait pas à la presse la moitié des contraintes instituées en Slovaquie par son propre parti ! »

À titre d’exemple préféré, Andrej Nosko rapporte que « c’est le slovaque Robert Fico et le roumain Victor Ponta – deux socialistes – qui ont le plus bruyamment critiqué Viktor Orbán, alors que, quand il s’agissait de leurs propres pays, on ne les a pas entendus. »

C’est ici qu’on en arrive à l’un des moments les plus intéressants de cet entretien par Skype, qui est celui où Nosko parle de l’organisation (bien connue en Hongrie) nommée Freedom House. Les propos en question méritent d’être cités in extenso : « Du coup, on lit des choses comme le rapport d’évaluation de la démocratie de Freedom House intitulé Nations in transit. Le chapitre consacré à la Slovaquie était assez énervant : au lieu d’une analyse, il contient pratiquement de l’agitprop. Le principe de base étant que, quand ce sont tes amis qui gouvernent, alors le pays fonctionne bien. Si ce ne sont pas tes amis, alors ils ne font pas un bon travail. Dans ce cas, ils peuvent faire ce qu’ils veulent, ça ne sera jamais assez bien. »

L’intervieweur objecte alors que dans ce cas, les rapports de Freedom House pourraient contenir des erreurs. Ce à quoi Nosko répond laconiquement que « si on aperçoit ce genre de problème dans un seul chapitre, il faut s’attendre à ce que les autres en soient pleins aussi ».

Comme on le sait, il y a quelques jours, Magyar Nemzet a déjà cité d’amples extraits de cet entretien, dans lesquels Nosko explique entre autres que l’image que transmettent les médias internationaux de la Hongrie et de la Pologne est distordue, partiale et superficielle. Pour Nosko, l’une des raisons en est que « les principaux organes de presse disposent de bien moins de correspondants étrangers que par le passé, et que ceux dont ils disposent encore sont, qui plus est, chargés de couvrir l’actualité de plusieurs pays. Ce qui ne peut qu’engendrer de la paresse intellectuelle, y compris dans les médias mainstream, qui jouent comme on le sait un rôle central dans l’apparition du phénomène susmentionné.

En conséquence de tout cela, il est très facile de s’en prendre à la Pologne et à la Hongrie, sans avoir à présenter de véritables arguments. » En d’autres termes, c’est une couverture qui manque d’objectivité.

À titre d’exemple, il évoque le fait que, à l’époque où il travaillait pour la fondation Soros, le plus souvent, les correspondants de presse étrangers venaient demander à son organisation si elle pouvait leur conseiller des interlocuteurs ; auquel cas ces contacts entachés de partialité à divers degrés recommandaient en général leurs propres collègues – autrement dit : des gens partageant peu ou prou les mêmes convictions. Lui-même, il lui est arrivé à plusieurs reprises d’embaucher tel ou tel journaliste pour populariser les productions des think-tanks bénéficiaires de ses bourses. « Autre façon de dire que le jeu était un peu truqué, » reconnaît-il.

Magyar Nemzet a d’ailleurs récemment publié des extraits d’un autre entretien par Skype, lui aussi tiré de cet épais paquet de documents qui est parvenu à la rédaction sous la forme d’un courrier électronique.

Sur cet enregistrement, on voit Mátyás Kálmán, ancien collaborateur des sites 24.hu et Index, déclarer que les diverses ONG manipulent, voire corrompent les journalistes qui couvrent la Hongrie, si bien que ces derniers donnent souvent des événements en cours dans notre pays une image fortement distordue.

« Il est impossible de savoir s’il [le journaliste en question] vient juste de recevoir une invitation pour séjourner dans un bon petit hôtel, ni combien on lui a proposé pour écrire ce que ses commanditaires veulent entendre quand l’écho médiatique leur revient » explique Mátyás Kálmán. Pour lui, il n’est pas bon que le personnel de presse devienne à ce point dépendant des ONG, au point qu’il leur devienne – de son point de vue – difficile de travailler de façon transparente. Parmi les ONG qui ont le plus tendance à placer les journalistes sous leur contrôle, il mentionne entre autres une organisation de défense des droits de l’homme financée par George Soros : Amnesty International.

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