Au cours des prochains mois, il faut s’attendre á des débats agités : les attaques portées contre la Hongrie au nom de « l’état de droit » ont aussi pour but de l’affaiblir – elle et les autres pays du V4 – dans les négociations qui porteront sur le nouveau pacte migratoire – peut-on lire dans une analyse émise par l’Institut du XXIe Siècle,qui détaille ensuite : même si le projet en cours d’examen ne mentionne pas explicitement un système de quotas obligatoires, l’adoption de tels systèmes continue malgré tout á constituer un élément central de la gestion de crise proposée par l’Union européenne.
Si le système d’asile de l’Union européenne avait été conçu pour remédier á l’immigration de masse, le système de Dublin ne se serait pas effondré en l’espace d’une journée lors de la grande vague migratoire de 2015– affirment dans cette analyse András Bíró et Tamás Matyi, qui écrivent aussi qu’il conviendrait de mettre au point une approche radicalement neuve en matière de système européen d’accueil des réfugiés, et que cette question divise profondément les États membres. D’après les calculs de l’Organisation internationale pour les migrations (OIM), jusqu’á présent, 1,3 millions d’immigrés sont arrivés en Europe.
Étant donné que, á défaut de législation unifiée au niveau de l’Union, la définition d’une politique commune de l’immigration et des réfugiés n’a pas eu lieu, ces dernières années, les divers États membres ont appliqué des politiques migratoires divergentes.
Les auteurs de l’analyse rappellent que, tandis que la direction précédente de la Commission européenne avait clairement adopté le point de vue des Etats-membres immigrationnistes, chez Ursula von der Leyen, on sent une tendance á la recherche d’un compromis sur certains points. En raison des mesures drastiques qu’il a adoptées, le gouvernement hongrois s’est vite retrouvé dans la ligne de mire, l’une des attaques le visant consistant, pour la Commission, á lancer une procédure d’infraction contre la Hongrie ; entre temps, cependant, un nombre croissant d’États membres ont reconnu que la Willkommenskultur d’Angela Merkel était tout sauf une solution en vue de gérer la crise des migrants.