Comme nous l’apprend un communiqué de presse laconique du Parti populaire chrétien-social luxembourgeois (CSV), le président de ce parti, Frank Engel, empêtré dans un scandale de corruption, a démissionné de ses fonctions. Cet ancien député européen avait été dénoncé par ses camarades de parti, qui le soupçonnaient de corruption et de travail fictif. Selon la chaîne luxembourgeoise RTL, Frank Engel, en 2019, a été salarié pour une durée de sept mois par une organisation à but non lucratif, au sein de laquelle il avait pour rôle de recruter de nouveaux membres et de récolter des dons – obligations dont il ne s’est néanmoins jamais acquitté. Il a malgré tout empoché un salaire mensuel de 6 000 euros, soit un total de 42 000 euros – l’équivalent de plus de 15 millions de forints. Avant de démissionner, il a encore essayé de s’innocenter dans le cadre d’une conférence de presse. Il s’est défendu d’avoir commis quoi que ce soit d’illégal, tout en reconnaissant qu’il aurait dû informer les autorités de son recrutement par cette organisation, et faire preuve d’une plus grande transparence ; il a aussi évoqué un règlement de compte politique à l’approche du congrès de renouvellement des cadres de son parti. Le parquet a ouvert une enquête sur cette affaire.

Fotó: MTI
Pour les Hongrois aussi, le nom de Frank Engel est familier, ce politicien luxembourgeois étant de ceux qui ont le plus âprement critiqué le gouvernement hongrois. Comme le rappelle le site d’informations hirado.hu, en tant que député membre du Parti populaire européen, il avait plusieurs fois demandé que le Fidesz soit exclu du groupe parlementaire de ce parti, expliquant qu’il défendait l’idée de couper le robinet budgétaire aux États membres menant une politique déplaisant à l’UE. Engel était membre de la commission LIBE, chargée des questions relatives à l’état de droit, au sein de laquelle il a aussi régulièrement menacé la Hongrie. En 2018, il avait été à l’origine d’une attaque mémorable contre le premier ministre Viktor Orbán au Parlement européen. Par ailleurs, il a accusé le Fidesz d’avoir déclaré la guerre à George Soros, arguant que ne pas accepter de migrants serait un comportement anti-européen.