– Lors d’une séance d’information gouvernementale télévisée, il y a deux semaines, Gergely Gulyás a déclaré que le FIDESZ a l’embarras du choix, car toutes les familles politiques de droite aimeraient l’avoir dans leurs rangs. Finalement, dans laquelle allez-vous entrer ?
– Pour l’instant, c’est notre parti qui jouit de la plus large marge de manœuvre, et d’une indépendance qui est synonyme de liberté. Effectivement, nombreux sont les partis qui manifestent une intention de collaborer avec le FIDESZ à l’avenir. Même à titre personnel, je reçois beaucoup de réactions de nos amis du PPE, qui affirment déplorer que nous ne fassions plus partie de la même famille de partis, mais se montrent confiants dans l’idée que nos bonnes relations se poursuivront à l’avenir.
– À votre avis, d’autres partis risquent-ils éventuellement de rompre avec le PPE, suivant l’exemple du FIDESZ ?
– Cela fait longtemps que le PPE n’est plus unitaire. Son glissement vers la gauche déplaît à beaucoup de monde ; certains de ses partis ne se sont pas convertis à la gauche, et le fait que le FIDESZ, en sa qualité de parti le plus fort du groupe, en soit sorti ne rend pas leur vie plus facile. Leurs électeurs ont du mal à comprendre pourquoi il ne militent pas dans la même alliance que ce Viktor Orbán qui maintient les migrants à distance de son pays, prend position pour les valeurs de la démocratie chrétienne traditionnelle, et, même dans le domaine des acquisitions de vaccins, obtient de meilleurs résultats que d’autres. Il me semble qu’il y a de fortes chances pour qu’à l’avenir d’autres partis finissent par officialiser leur rupture avec le PPE. Ce qui est certain, en tout cas, c’est qu’il y a, dans la famille que nous venons de quitter, de nombreux partis qui souhaiteraient continuer à collaborer avec nous.
– Au terme de la rencontre Orbán–Morawiecki–Salvini, les participants ont souligné qu’il convenait de réorganiser la droite européenne. Comment sera cette nouvelle droite ?
– Ce sera une droite qui dit oui à la liberté, à la dignité humaine, à la famille, à la nation et à la chrétienté. Qui dira, en revanche, fermement non à l’immigration, à la logique impériale, au communisme, à l’antisémitisme et à la censure. Cette nouvelle droite ne parlera pas par énigmes, ne s’exprimera pas dans la langue de bois de Bruxelles, et s’attaquera à des problèmes qui intéressent vraiment les gens. Elle cherchera à répondre à la question de savoir comment l’Europe pourrait redevenir compétitive tout en conservant sa richesse culturelle et ses racines.