La source du problème serait-elle la normalité qu’évoque dans l’entretien l’ancien gardien de but de la sélection nationale hongroise ?
Újabb szigorítást vezettek be a palackok visszaváltásánál
La source du problème serait-elle la normalité qu’évoque dans l’entretien l’ancien gardien de but de la sélection nationale hongroise ?
Zsolt Petry travaille depuis plus de cinq ans en Bundesliga en tant qu’entraîneur adjoint du club berlinois Hertha, actuellement menacé d’élimination. Selon cet ancien gardien de but, champion d’Europe junior, Pál Dárdai aurait en janvier hérité d’une bande de footballeurs égoïstes et moralement au bout du rouleau, et il a fallu du temps pour que les « divas » comprennent que l’équipe ne pourra pas profiter de leurs talents individuels tant qu’ils ne s’exerceront pas dans l’intérêt du groupe sur le terrain. Petry souhaiterait également voir des limitations mises en place quant au nombre d’étrangers en première division hongroise, appelle le public à la patience en matière d’exigences envers la sélection et – bien qu’il ne partage pas son avis – espère que la prise de position libérale de Péter Gulácsi en faveur de la légalisation de l’adoption par les couples homosexuels ne lui vaudra pas de discrimination en Hongrie.
Avant les matchs de qualification de sélection nationale, la victoire du Hertha en Ligue des champions sur le Leverkusen (dans le même groupe que le Real Madrid) a été un exploit considérable. Dimanche, sa confrontation avec Union Berlin en match de district s’est soldée par un match nul. L’ambiance est-elle plus calme dans les vestiaires ?
Un peu, oui. Pál Dárdai n’a pas eu la tâche facile quand il a hérité de cette équipe au mois de janvier. Il a récupéré une équipe moralement au bout du rouleau, et il a mis des semaines à essayer de faire comprendre aux joueurs que, pour éviter l’élimination, la clé du succès, c’est le travail d’équipe. Il y a beaucoup de divas aux égos et ambitions personnelles surdimensionnés dans le lot, et il a fallu les faire rentrer dans le rang. J’espère qu’avec la victoire sur le Leverkusen nous sommes vraiment sortis de la zone rouge. Nous avons frôlé la surprise contre le Bayern et contre Dortmund, mais chacune de ces rencontres a été marquée par de graves cas d’indiscipline individuelle, inadmissibles à ce niveau-là. Face au Leverkusen et face à Union Berlin, le Hertha jouait déjà un jeu d’équipe.
La bataille pour échapper à l’élimination bat son plein. Le sort du Schalke, à la traîne, semble être scellé, Bielefeld et Cologne sont deux points seulement derrière Mayence et le Hertha, qui semblent devoir rester en lice. Le tirage au sort semble avoir favorisé le Herta, qui a déjà derrière lui ses matchs contre le Bayern, Leipzig et Dortmund.
En effet, parmi les grands, nous jouerons encore contre Mönchengladbach, mais comme il ne sont pas vraiment en forme non plus, je pense qu’on peut les battre.
Le jour où se tenait ce match de district à Berlin, Imre Szabics a débuté en tant qu’entraîneur au Mol-Fehérvár. Cela vous-a-t-il surpris ?
Pál Dárdai m’avait mis au courant : les décisionnaires du club de Fehérvár lui ont demandé son avis, à lui comme à d’autres. Je ne connais pas Imre Szabics personnellement, mais Pál m’en a dit beaucoup de bien. Je le crois qualifié pour ce poste et je lui souhaite d’atteindre ses objectifs au Mol-Fehérvár.
Un club hongrois de première division rachète l’entraîneur adjoint de la sélection autrichienne, qualifiée au championnat européen. Qu’est-ce que ça envoie comme message ?
Un entraîneur adjoint à la sélection autrichienne ne gagne pas autant que l’entraîneur principal d’une équipe de première division hongroise. Imre Szabics est arrivé au moment de sa carrière où il peut faire ses preuves en relevant ce défi : passer d’entraîneur adjoint à entraîneur principal. Je suis sûr qu’il est impatient de voir s’il en sera capable.
La sélection hongroise a débuté la série des matchs de qualification en obtenant sept points en trois rencontres. Vous les avez suivies ?
J’ai vu les buts du match contre la Pologne, mais je n’ai pas suivi les matchs contre Andorre et San Marino, j’ai juste regardé les résultats. Ce qui est sûr, c’est qu’avoir nommé Marco Rossi à la tête de la sélection a été un excellent choix. Après Pál Dárdai et Bernd Storck, la Fédération hongroise de football s’était vraiment plantée avec George Leekens. Personne n’a compris pourquoi un homme de cet âge et de cet acabit, en fin de carrière, avait été choisi pour ce poste, au lieu d’un entraîneur connaissant le football hongrois, mais endurci par la mentalité du professionnalisme occidental. Je le répète : Rossi a été un excellent choix. La sélection hongroise s’était affaiblie sur la fin avec Storck, et avec Leekens, elle faisait carrément du surplace – et c’est cette équipe qui a fini en tête de son groupe dans la Ligue des Nations, et qui s’est qualifiée au Championnat d’Europe ! C’est une équipe qui a énormément évolué. Je trouve les exigences du public assez injustes : j’ai, moi aussi, suivi les nouvelles de Hongrie et j’ai lu que le style de jeu de l’équipe hongroise dans ses matchs contre Andorre ou San Marino a été décrié. Je pense qu’il s’agit là d’attentes exagérées : la Macédoine du Nord a battu l’Allemagne à l’extérieur, chose inimaginable auparavant. Abstraction faite de quelques états insulaires où le tirage au sort des penalties se fait encore à la main, il n’est plus possible d’être certain de la victoire contre qui que ce soit. Raison de plus pour tirer son chapeau à la sélection hongroise pour la discipline avec laquelle elle a décroché ses victoires obligatoires contre les petites équipes. Je pense que l’équipe de Rossi est très stable, capable de montrer un jeu de qualité même en l’absence d’un Dominik Szoboszlai blessé. Afin de poursuivre cette progression, il est important de maintenir un travail adéquat au sein des académies de football hongroises, avec non seulement l’entraînement, mais aussi l’éducation au centre des préoccupations. Le but est que les 19-20 ans puissent avoir une chance en première division nationale. Il y a peut-être encore trop de joueurs étrangers qui prennent la place des jeunes hongrois. Il ne faut pas sacrifier l’avenir des jeunes footballeurs hongrois au nom de telle ou telle qualification de groupe en tournoi international. Pour ma part, je choisirais une tout autre stratégie : je remplirai les équipes de jeunes hongrois, qui, après une bonne performance internationale, pourraient même évoluer à l’étranger. Après quoi la sélection pourrait se maintenir quelque-part entre la vingtième et la trentième place du classement européen.
C’est à cet argument que les pessimistes répondent que tous les efforts investis dans le football hongrois sont vains, du moment que la sélection des moins de 21 ans a terminé le championnat d’Europe, organisé en partie en Hongrie, sur trois défaites.
Les gens ont tendance à surestimer l’importance de ce tournoi. Quoi qu’il en soit, j’ai été frappé de constater que les Allemands, vainqueurs des Hongrois par trois buts à zéro, ont donné leur chance à quatre ou cinq joueurs qui évoluent en Bundesliga ou en seconde division allemande. Tant que nos joueurs de 19 ans ne seront pas en mesure de jouer toutes les semaines, on ne pourra pas attendre d’eux qu’il tiennent tête à des joueurs qui jouent en première division hollandaise ou allemande. Il serait peut-être judicieux de mettre en place en Hongrie une législation sévère, qui plafonnerait le nombre d’étrangers dans chaque équipe. Croyez-moi, la foi, la confiance placée en nos jeunes portera bientôt ses fruits ! J’insiste : le championnat d’Europe des moins de 21 ans n’est pas un bon indicateur. Si l’Allemagne s’était inclinée 1-0 face à la Roumanie, se faisant ainsi éliminer, personne en Allemagne n’aurait tiré ainsi la sonnette d’alarme.
En Hongrie, ce n’est pas seulement le football qui fait jaser, mais aussi la prise de position publique de Péter Gulácsi, l’un des meilleurs footballeurs hongrois, en faveur de la campagne pour la légalisation de l’adoption par les couples homosexuels. En tant qu’ancien vainqueur du Championnat d’Europe junior et en tant qu’ancien gardien de but ayant connu les feux des projecteurs, qu’en pensez-vous ?
Je pense que le problème le plus sérieux est celui de la chute du niveau de la liberté d’expression. Nous, dans le camp national, exigeons du camp d’en face qu’ils écoutent nos arguments. Le plus gros de la société hongroise désapprouve Péter Gulácsi et son positionnement libéral en faveur de la famille « arc-en-ciel ». Il a donc essuyé beaucoup de critiques ; pourtant, l’expression d’une opinion n’est moralement pas attaquable. Péter n’a rien fait d’autre que de défendre ses idées. Du point de vue des principes, il est inacceptable de condamner quelqu’un parce qu’il donne son avis. Que les gens soient d’accord avec lui ou non est une autre affaire. En tant que sportif, à sa place, je me concentrerais sur le football et m’abstiendrais de toute prise de position sur des sujets politiques ou sociétaux. Je m’acquitterais du travail qu’attend de moi mon club et la sélection hongroise. Les opinions exprimées sur ces questions sociétales divisent le public. Or, la raison pour laquelle les gens aiment un sportif – en l’occurrence, Péter Gulácsi –, c’est parce qu’il défend avec brio, arrête des penalties et performe dans les cages de manière sensationnelle avec le blason hongrois au-dessus de son cœur. Il est inutile de se faire des ennemis via l’expression d’opinions politiques, a fortiori quand on est un gardien de but de niveau européen. Qu’est-ce qui a poussé Péter à soutenir les homosexuels, trans et autres identités de genre ? Je ne sais pas. Moi, à sa place, je n’aurais sûrement pas jeté ce pavé dans la marre.
Avez-vous une opinion sur ces questions de société ? Vous venez d’évoquer le camp national : êtes-vous un sympathisant du camp conservateur ?
Absolument. Je ne comprends pas comment l’Europe a pu tomber moralement aussi bas. Pour moi, cette politique immigrationniste est une manifestation de notre dégradation morale. L’Europe devrait continuer à vivre sa vie dans le respect de valeurs que nous avons mis de longues années à apprendre. L’Europe est un continent chrétien ; pour ma part, cela ne me fait pas plaisir d’assister jour après jour à la déchéance morale qui déferle sur ce continent. Les libéraux donnent des proportions démesurées aux opinions adverses : quand on désapprouve l’immigration parce qu’une masse effrayante de malfaiteurs s’est déversée sur l’Europe, on se fait immédiatement taxer de racisme. C’est jugé insupportable : il est de plus en plus rare que l’opinion d’autrui soit tolérée, surtout quand cette opinion exprime un point de vue conservateur.
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