Or, dans les deux cas, la réponse est la même : comme l’unité des valeurs est perdue, l’unité politique l’est aussi.
Dans les deux cas, les libéraux sont partis du principe qu’il s’agit de questions auxquelles il n’est possible d’apporter qu’un seul genre de réponse : celui qui convient à l’hégémonie intellectuelle libérale.
La réponse des démocrates non-libéraux a été que, dans l’esprit du pluralisme des opinions, il y a plusieurs réponses possibles, que cette alternative représente un droit pour tout État et tout peuple, et que l’unité de l’Union européenne ne peut être conservée que grâce à une approche de type « unité dans la diversité ».
Pour les libéraux, l’immigration, et donc l’accès au territoire de l’Union européenne, constitue un droit universel – même pour ceux qui ne quittent pas directement un pays dangereux, mais un pays tiers qui assure pourtant leur sécurité. Le droit d’immigration est pour eux, essentiellement, l’un des droits de l’homme.
Dans le débat actuel, qui porte sur l’éducation sexuelle des enfants, les libéraux considèrent qu’il faut placer dans les mains des enfants ces œuvres de sensibilisation qui se donnent pour mission de leur expliquer l’hétérosexualité, l’homosexualité, le déni du sexe biologique et les opérations de changement de sexe. Cela constitue, pour les libéraux, l’un des droits de l’homme dont les enfants doivent jouir : pour eux, les parents ne peuvent pas avoir le dernier mot contre des institutions d’État appelées à jouer dans ce choix un rôle – et même un rôle prioritaire.
Il serait donc possible de sensibiliser les enfants sans autorisation parentale, sans que l’État n’impose de garde-fous.
Pour les démocrates non-libéraux, l’éducation sexuelle des enfants relève du droit des parents, sans l’autorisation desquels ni l’État, ni les partis, ni les ONG, ni les activistes arc-en-ciel ne peuvent s’immiscer dans cette éducation.
Les pays arc-en-ciel ont le droit de dépasser l’ordre social basé sur la répartition binaire homme/femme, mère/père. C’est un ordre auquel eux aussi appartenaient par le passé, mais, après mûre réflexion, élevant leurs convictions au rang de politiques d’État, ils sont entrés dans une nouvelle dimension.