Au sens historique et géographique, notre région est constituée de dix États-membres de l’UE situés en Europe centre-orientale : les trois États baltes, la Pologne, la Tchéquie, la Slovaquie, la Hongrie, la Slovénie, la Croatie et la Roumanie. L’histoire des mille dernières années, « l’aventure impériale orientale » de la période 1945–1990, les trente dernières années – marquées par une transition vers l’économie de marché faite de hauts et de bas, mais dont les résultats sont, du point de vue de l’histoire économique, incontestables – et l’adhésion à l’UE constituent les fondations de notre avenir commun. D’un point de vue historique et géographique, notre région est, à vrai dire, encore plus étendue que cela, incluant aussi l’Autriche, l’Italie du Nord, l’Allemagne du Sud, ainsi que les Balkans, mais ces dix pays d’Europe centre-orientale sont ceux que les liens du passé, aussi bien que les opportunités offertes par l’avenir, unissent de la façon la plus étroite.
Aujourd’hui, il est devenu évident que, même au sein de l’Union européenne, les États de cette région ont conservé les divergences historiques apparues entre eux et l’Europe occidentale, ce pourquoi leur avenir pourrait, lui aussi, s’avérer assez différent de celui d’autres régions de l’UE. Les Pays baltes font déjà partie intégrante de l’économie scandinave, tandis que les économies des pays du V4 se sont imbriquées dans les économies de l’Allemagne, de l’Italie du Nord et de l’Autriche. La Pologne construit une économie de puissance moyenne, tandis que sa croissance déséquilibrée mène la Roumanie vers l’orbite du Sud de la zone euro.
S’agissant des trois Pays baltes, au Nord, et, au Sud, de la Roumanie, les tendances lourdes formatrices d’avenir les poussent en-dehors de la région, tandis qu’au centre de cette dernière, l’alliance politique des pays du V4 forme le germe d’une nouvelle Europe. Les Balkans dans leur ensemble ne tendent pas à se rapprocher de la région, mais la Serbie constitue une exception de taille, si bien que l’économie serbe pourrait bien remplacer l’économie roumaine à bord de ce navire cinglant vers le futur.